
Fraillicourt
J'avais 7 ans, je lisais, un signe du ciel.
Fraillicourt, mirage lointain, une destinée qui m'appelle.
Sur la pancarte, mes rêves tracés en lettres d'espoir,
"Un jour, j'irai", murmurai-je, une promesse de devoir.
Les années ont passé, sans que je franchisse,
Mais par hasard, sur ton sol, mon destin s'établisse.
Conviction profonde, un lien mystique et sacré,
Vivre et mourir ici, une évidence que j'ai acceptée.
En tes ruelles, des années belles, des éclats de vie,
Naissances de mes enfants, rires, un doux souffle infini.
J'entends parfois les sollicitations d'ailleurs, la tentation s'insinue,
Pourtant, tu me retiens, Fraillicourt, comme une énigme continue.
Mon village, ancrage de mon âme, berceau de mon être,
Ici, j'ai déjà vécu, entre les étoiles et les fenêtres.
Partir me titille, mais tu m'enlaces, doux empire,
Fraillicourt, éternel foyer, où mon essence respire.
Je ne suis pas née ici
Je ne suis pas née ici,
Pourtant Fraillicourt m’habite, m’appelle,
Une pancarte lu dans l’enfance, me l'a dit,
C'est là-bas que j'irai finir ma vie.
« C’est ton âme, maman »,
Et moi, je cherche pourquoi je suis ici,
Ai-je vécue une autre vie ?
Une mémoire brouillée entre foi et questionnement.
Je demande et des signes dansent,
Des symboles répondent à mes prières,
Je parle au ciel, je sens des présences,
Comme si l’invisible me guidait sans frontière.
Je ne suis pas née ici, et pourtant,
Ce village est-il un passage, une porte ouverte ?
Ou simplement mon refuge, mon univers ?
Fraillicourt est mon souffle, ma quête, ma terre.